Sur les traces de Philipp Franz von Siebold aux Pays-Bas
La Compagnie néerlandaise des Indes Orientales (Vereenigde Oostindische Compagnie en néerlandais, VOC) est une compagnie de commerce créée en 1602. Elle devient l'une des plus puissantes de l'époque et construit son empire en Asie avec pour base principale Batavia, aujourd'hui Jakarta, en Indonésie. Mais la VOC est dissoute en 1799 après la transformation des Provinces-Unies en République batave (1795), à l'époque de la Révolution française. La situation politique reste compliquée pendant les années qui suivent, mais le commerce avec l'Asie se poursuit.
Le grand naturaliste et médecin bavarois, Philipp Franz von Siebold (1796-1866) est recruté par le royaume uni des Pays-Bas pour exercer comme médecin sur l'îlot de Dejima au Japon, comptoir hollandais de commerce (seul comptoir européen autorisé au Japon par le shogunat Tokugawa), et effectuer des recherches sur la flore, la faune et la culture du Japon. Afin de se faire passer pour un Hollandais, il apprend le néerlandais et séjourne à deux reprises au Japon dans la première moitié du XIXe siècle. Il participe grandement à l'introduction des plantes japonaises en Europe, en s'installant à son retour à Leiden, aux Pays-Bas, où nous visiterons sa maison et le jardin japonais qui lui est dédié au sein de l'Hortus Botanicus.
Nous en profiterons pour visiter également le jardin japonais de Clingendael, écrin de verdure et de sérénité au milieu d'un parc.
Puis nous irons à Amsterdam, où nous visiterons le Rijksmuseum et le musée Van Gogh, en nous rappelant que Van Gogh avait été fortement influencé par les estampes japonaises qui arrivaient en Europe en cette fin du XIXe siècle. Dîner croisière sur les canaux d'Amsterdam, puis notre séjour se terminera par une promenade sur le marché aux fleurs d'Amsterdam avant de regagner Paris.
Les personnes qui le souhaitent peuvent Estimation du budget, hors vols aériens, sur demande auprès de
Un peu d'histoire entre le Japon et les Pays-Bas
L'îlot de Dejima (littéralement "île avancée" dans la mer) a été construit dans la baie de Nagasaki, sur l'île de Kyûshû, par le shogunat Tokugawa en 1634/35 afin d'assigner les Portugais, qui étaient alors les seuls Européens autorisés à commercer avec le Japon, à résidence pour mieux les contrôler; ce fut le cas de 1636 à 1639. Puis ce fut au tour des Hollandais de 1641 à 1859. Pourquoi les Hollandais ? Car ils étaient déjà actifs sur le plan commercial dans la zone asiatique en ce début du XVIIe siècle et, surtout, ils étaient protestants et n'avaient pas les mêmes velléités que les Portugais à propager la foi chrétienne. La politique d'isolement du Japon a duré de 1650 à 1842 et s'est accompagnée d'une curiosité et d'un intérêt grandissant pour les connaissances occidentales et c'est là que l'îlot de Dejima (seule enclave autorisée au séjour des Européens) a joué un rôle crucial dans les échanges scientifiques entre l'Europe et le Japon, avant l'ouverture officielle du pays aux pays étrangers, à partir de 1853.
Philipp Franz von Siebold créa un jardin botanique sur l'îlot de Dejima, dans lequel il rassembla toutes les plantes herborisées (plantes fraîches et graines) par ses assistants et élèves japonais. En 1825, soit deux années après son arrivée au Japon, il avait déjà constitué une collection de plus de 1 000 espèces botaniques. Le jardin botanique de Dejima était en fait une zone de stockage et de préparation des plantes à expédier aux Pays-Bas, via Batavia, dès l'arrivée d'un navire. Et la plupart de ces plantes sont arrivées à Leiden...
Vous êtes-vous déjà interrogé(e)s sur la provenance des espèces botaniques qui garnissent votre jardin ou terrasse ? Eh bien la plupart des plantes que nous avons aujourd'hui dans nos jardins proviennent de Chine et du Japon : les chrysanthèmes, les pivoines, les camélias, les glycines, les forsythias, les bambous, les érables, les Deutzia, les Viburnum, les azalées, les cerisiers ornementaux, les rhododendrons, les aucubas, les aralias, etc. Et toutes ces plantes sont arrivées en Europe grâce aux naturalistes et autres chasseurs de plantes occidentaux autorisés à voyager en Chine et au Japon à cette époque-là et, par la suite, grâce aux Expositions universelles organisées à Paris, Vienne ou Londres à partir du milieu du XIXe siècle. Tout est lié.